
Départ 7h00 avec une Suisse-Allemande très sympa, rencontrée la veille au gîte qui est une très bonne marcheuse, la seule différence se faisant dans les côtes où là j’ai un sérieux avantage. Nous cheminons donc ensemble sur un bon rythme en appréciant le paysage vallonné, recouvert de bois ce qui n’est pas inutile compte tenu du soleil à venir. J’étais en pleine forme et avec beaucoup de facilité, mais les 15km de goudron a toujours raison de nos pieds. Tout est une question de temps, pour qu’ils prennent feu dans les chaussures. Mais il faut reconnaître que ces conditions de température ne sont pas le top pour les pieds, et bon nombres de pèlerins ont eu beaucoup des problèmes par des ampoules et plus grave, des tendinites. J’ai eu de la chance car je n’ai jamais rien eu. Entre deux conversation, le silence puis quelques réflexions notamment sur le groupe d’hier soir, cette fratrie étrange, où personne ne peut marcher seul ! ce chemin est vraiment riche d’enseignement.
On sent quand même que le paysage s’appauvrit pour laisser place à de grandes plaines céréalières et aux vergés, souvent traversées par des routes. Cette partie de France est la moins intéressante car usante. Pas de gibier aujourd’hui, tiens ! je ne dois pas être le premier à passer. Nous rencontrons plusieurs pèlerins, et chacun avec ses connaissances, cela fait beaucoup de monde, sans compter les nouvelles têtes qui arrivent. Nous côtoyons les uns et les autres, nous arrêtons un instant, nous apprenons à nous connaître encore et encore, le tout simplement pour le plaisir, car tous viennent de loin. Le chemin est petit, toujours très petit pour ceux qui viennent de loin, une petite famille, un club très fermé où les initiés savent se reconnaître, s’apprécier ou pas mais ce monde est petit, tout se sait. Comme mon histoire d’avoir voulu traverser le Célé à la nage, cela a fait le tour même auprès de ceux qui ne m’avaient jamais rencontré (J’ai beaucoup d’anecdotes comme celle-ci, marrantes et surprenantes, vécues tout au long du chemin).
Donc cette petite famille se suit, plus où moins, un groupe se forme puis se brise ponctuellement pour se reformer plus tard avec les mêmes ou avec d’autres, pour constituer un autre groupe. Marchant seul depuis longtemps, je n’ai pas un groupe mais plusieurs groupes, je n’ai pas une connaissance mais des connaissances, je passe de l’un à l’autre avec plaisir, on se voit aujourd’hui, peut être demain ou dans quatre jours.. seul le chemin le sait ! J’ai l’avantage de choisir avec qui je veux marcher si feeling il y a, étant physiquement plus entraîné. Je décide donc et me mets au rythme de la personne avec bonheur, pour partager un moment de vie. Ces moments qui font le chemin, où à travers les conservations, beaucoup de réponses à nos questions s’y trouvent car chacun à son vécu, son expérience, sa vision..etc.
Des Suisses, des allemands, des personnes de Narbonne, de Paris, de Nantes, de Rouanne, de Marseille, du Québec, de Savoie et j’en passe, sans oublier des Polonais, des martiniquais et des Italiens Bref, c’est passionnant !
On arrive au gîte de Carmel à Moissac, perché sur les hauteurs avec une vue imprenable, juste au pied de la Vierge qui surplombe la ville. Un cadre magnifique tenu par des hospitaliers (bénévoles) dont l’accueil est chaleureux, simple et plein de vie. Je retrouve ici des amis, de vieilles connaissances qui m’ont motivées à suivre des chemins différents, quelques uns des auto-stoppeurs pèlerins rencontrés au départ (Personnellement, après des centaines de km comme ça, il y a longtemps que je serais rentré chez moi, mais chacun son chemin parait-il !).
Je n’ai pas pris le temps de visiter Moissac en dehors de la cathédrale. La flemme ! j’ai fais la sieste et savourer le temps qui passe, aussi, parce que j’avais les pieds en feu. Je n’ai jamais autant massé mes pieds, peut être 15 fois dans l’après midi, voir plus. Après un bon repas, bien arrosé donc animé autour d’une belle tablée, j’ai regagné mon lit où le sommeil tardait à venir grâce un Flamant et un français-Québécois, en pleine forme....
Commentaires
1 Marc de Villoutreys Le 30/05/2012
Cette triste nouvelle m'envahit d'une émotion douce et intense, pour cet un Homme et Père, si merveilleux, pétillant et chaleureux. S'il restait dans mon cœur, aujourd'hui il sera dans mes prières. Merci pour votre message et sincère amitié à vous. Marc
2 LANG André Le 06/05/2012