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Ponferrada à Saint-Jacques-de-Compostelle et Fisterra : 13 ETAPES

60ème ETAPE : Ponferrada à Villafranca del Bierzo - 24,8 km

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         Pour cette dernière partie d'étapes, laissez vous bercer par Leonard Cohen " Hallelujah"

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Départ 8h00, pour le Bus après un petit déjeuner raisonnable.

Mon amie reste encore épuisée, aussi, nous avons décidé d’un commun accord que j’allais continuer seul pendant quelques jours. Cet état est tout simplement le résultat d’une grande fatigue, changement de rythme, alimentation non suffisante, mauvaise nuit en dortoir, cumul de l’effort physique. Le corps souffre car c’est un effort violent !

C’est le chemin il y a des règles à respecter. L’état psychologique, l’expérience, sa constitution biologique et la bonne ou mauvaise connaissance de ses capacités, sont autant d’éléments qui peuvent ou pas, provoquer de tels désagréments. Même des sportif très avertis rentrer chez eux, finir en bus ou à quatre pattes, c’est le chemin ! dit-on !  et d’autres qui font du stop ou prennent le bus en cachette comme si c’était une honte de ne pas réussir, à chacun son chemin, là aussi.

Le chemin, nous apprend l’humilité, la discrétion, la simplicité, la transparence car la réussite n’est que pour soi-même. La réussite étant l’équilibre obtenu entre le coeur, l’âme, l’esprit et le corps. Sur le chemin personne ne juge personne, à chacun de définir et de vivre son chemin, pour être accompli, serein et heureux. Alors les moments de joie, de doute, de souffrance, de bonheur, de satisfaction seront tous aussi importants les uns que les autres... et sans être mazo ! ils faut les vivres pour comprendre et grandir grâce au chemin.

En attendant, la décision est sage pour elle. L’homme s’adapte au chemin et non le contraire, pour atteindre son objectif puis de partager quelque chose d’inédit, seul ou à Deux. Ah ça ! de l’inédit, c’est du vrai ! J’en ai vécu des aventures incroyables dans ma vie de toutes sortes, dont certaines en tant qu’officier mais hélas confidentielles, comme sportif, dans le scoutisme, voir dans mes différents métiers... En tout cas, ce chemin reste et restera gravé à vie.

Nous nous retrouverons donc pour l’étape suivante, soit Villafranca et passerais par Camponaraya, Cacabelos et Pieros. Un paysage très vallonné, légèrement accidenté mais très verdoyant. Cela me fait drôle de marcher seul, aussi, je prends le pas avec un couple d’Espagnol, ne parlant ni Français, ni anglais pour cheminer. Ils ne marchent pas, ils courent presque et ce n’est pas pour me déplaire, me dépenser un peu et arriver vite.

Villafranca, nous nous sommes retrouvés pour apprécier le calme de ces derniers évènements, savourer une bonne bière... une deuxième... peut être même une troisième à la terrasse de nôtre gîte le Vina Femita, très agréable avec sa tonnelle. Une bonne sieste, un village très joli et un diner parfait, tout pour passer une bonne nuit.

61ème ETAPE : Villafranca del Bierzo à Vega de Valcarce - 18 km

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Départ 7h00 après un petit déjeuner de taille préparé par mains de maîtres que nous sommes. Il fait frais ce matin, sous ce ciel que tente de percer les rayons de soleil. En journée le temps est plutôt maussade et en fin de journée, le soleil apparaît comme par enchantement.

Nous voilà donc parti en direction de Vega, en passant par Trabadelo, La Portela de Valcarce et Ambasmestas. Tout le monde est en pleine forme ce matin, la journée de repos fut semble t-il réparatrice pour mon amie. Bon on est quand même, entre 800 et 1000 mètres d’altitude, autant vous dire tout de suite que le relief ne va pas être plat.

Nous croisons moins de pélerin mais que nous retrouverons dans les 100 derniers kilomètres. En effet, c’est la validation officielle d’avoir réalisé le pèlerinage. Ce qui conduit beaucoup de personnes à ne faire que cette distance. Alors vous trouvez de tout; ceux qui marchent réellement, ceux qui vont de gîte en gîte en véhicule,  ceux qui envoient au gîte un émissaire par voiture afin de réserver pour 20 personnes, enfin ceux qui sortent du gîte, font 5 km, prennent leur propre car, qui les dépose juste 4km avant leur gîte etc... alors imaginez le bazar, quant aux difficultés de réservation dans les gîtes ! Chacun son chemin, parait-il ! je préfère me taire sinon je serais très vulgaire, rire ! En résumé, c’est le chemin du business dont la réputation à largement dépassée l’esprit.

Nous avons pris une portion de route pour éviter une partie de la montagne dont les chemins pierreux auraient été une horreur pour mon amie. Tout se passe bien par cet itinéraire recouvert de forêt car son visage ne semble pas être crispé mais apaisé. Saint-Jacques nous aiderait-il ? à suivre. Nous croisons quelques pèlerins qui eux aussi, ont pris cette option pour se ménager et cheminons en refaisant le monde... refait déjà plusieurs fois !

Depuis trois jours, je bois des litres d’eau et mange beaucoup de bananes avec du sel, pour réalimenter mes muscles et tendons car j’ai sentis une légère contracture au talon gauche. Deux plus tard je n’avais plus aucune séquelle, la "machine" (le corps) comme je l’appelle, avait trouvé sa forme olympique. Le corps cumul de l’acide lactique dans l’effort. Si cette dernière n’est pas évacuée alors tous les tendons se crispent seulement car ce ne sont pas des tendinites. Cette douleur provient en général lorsqu’il y a un changement de rythme physique et/ou une mauvaise hydratation.

Nous sommes arrivés à Vega, où nous avons pique-niqué sur le parvis de l’église en compagnie d’une tribu de Coréen formidable, mais il était temps d’arriver pour mon amie. Puis nous avons regagné le gîte Meson las Rocas où quelques pèlerins s’y étaient arrêtés. Génial ce gîte, à l’accueil parfait, au calme en bordure d’une petite rivière qui nous bercera surement la nuit, sans compter que le dîner fut délicieux.

A demain.

62ème ETAPE : Vega de Valcarce à Linares - 16 km

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Départ 7h00, je pars seul. Ce fut un des grands moments car j’en ai déjà réalisé plusieurs comme celui-là. Sur le topo, 12 km pour 4 heures d’ascension jusqu’à O Cebreiro, plus 4 km pour aller à Linares, soit un total de 5 heures de montagne.

Me voilà donc parti en direction de la montagne, réputée pour être capricieuse pour le temps. Paysage typique savoyard, où l’on part de la vallée, traversons les forêts dans les contreforts, puis les alpages vers le somment, en croisant de jolis petits villages aux toits d’ardoises. Beaucoup de monde, car certains ont fait une étape plus longue hier pour avoir une étape plus courte aujourd’hui, compte tenu du dénivelé.

Je croise quelques connaissances mais j’ai envie de marcher seul aujourd’hui sous ce brouillard très humide. D’’un bon pas, je vais de plus en plus vite. Une envie forte incontrôlable de me dépenser, de me fatiguer, pour le plaisir de l’effort, comme si je voulais tester mes capacités physiques. Aussi, j’accélère encore pour laisser sur place un pèlerin désagréable...

Un terrain très accidenté qui nécessite beaucoup d’attention pour poser ses pieds, ses foulées, choisir sa voie et pas se blesser stupidement. Enfin, ne pas se mettre en zone rouge comme disent les sportifs (la limite des capacités physiques et respiratoires). La "machine" tourne comme une horloge, incroyable. Dès que je sens mon rythme cardiaque s’emballer alors je ralentis légèrement puis repars de plus belle, puis lorsque je peux, je cours ... une douce folie grisante, amusante et enivrante.

Au passage, je rattrape un couple Australien adorable (que nous avons retrouvé sur Paris) qui me voit arriver trempé, essoufflé bien sur, mais souriant. Je reste un très court instant avec eux "Pourquoi cours-tu ?" "je veux arriver avant mon amie à l’étape" "t-es fou !" m’ont-ils répondu en riant... et je suis reparti de plus belle comme un chamois qui était heureux de retrouver sa montagne...

J’arrive à O Cebreiro (alt : 1208m), MAGNIFIQUE village de montagne. Je regarde ma montre,  3 h au lieu de 4 h pour environ 930m de dénivelé, je n’en reviens pas. Il me reste plus que 4 km en descente. Là haut, une SUPERBE petite église typique de la région où je décide de m’y arrêter un instant, pour savourer ce calme après cette tempête sportif et laisser mes pensées s’envoler tout la haut.. vers lui ! Qui plus est, j’étais en avance et mon amie n’était surement pas encore arrivée.

J’entre dans l’église, magique moment de calme et d’apaisement, une des plus belles églises du chemin, pour le cadre extérieur, pour l’intimité intérieure, la musique, les lumières tamisées... mon amie était déjà là ! Impossible ! Rire ! Le chauffeur du taxi, un adorable personnage lui a fait visiter la région puis lui a suggéré de s’arrêter un instant dans cette église. Un moment de surprise, où moi trempé, encore essoufflé, cette fois-ci par l’émotion...bravo ! t’a gagné ! tu es arrivée avant moi ! Rire !

Mon amie est repartie à l’étape, je suis resté encore une heure dans cette église puis je suis redescendu à Linares, au gîte communal Jaime. Un bon dîner, quelques massages et dodo (Je n’ai eu aucune séquelle physique le lendemain de ma course folle)

63ème ETAPE : Linares à Tricastela - 19 km

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Levé 6h00 pour une étape plus importante, enfin presque ! Rire ! mon amie prenant le bus avec un changement, où a fallu lever les bras pour qu’il s’arrête sinon il filait tout droit ! Attention ici les bus c’est toute une histoire.

Je mets donc en chemin sous ce ciel toujours sombre le matin. L’itinéraire qui est classé rouge (danger ou prudence) dans le topo Miam Miam Dodo mais ne devrait pas effrayer le chamois que je suis. Rire ! En réalité, en dehors du dénivelé, le chemin est vraiment caillouteux et très accidenté. Pour une fois, il n’y a pas de béton et ce dernier ressemble enfin à nos chemins Français, ce côté sauvage qui manque tant ici.

Rassuré encore une fois de mes capacité physiques, cela m’a rajeuni d’au moins 25ans , rire ! Après avoir fait environ 1400 km et pouvoir encore courir comme ça, c’est vraiment une chance. Tout se déroule sans encombre, léger comme un cabri qu’on a lâché en plein champs après un hivers enfermé, Rire ! J’ai croisé trois femmes pétillantes, partis de St Jean-Pied-de-Port qui tiraient sur un traineau à bras, leurs affaires. Un instant je suis resté avec elles pour refaire le monde là aussi ! puis, après leur avoir donné un coup de main dans la descente où certains passages étaient vraiment durs à négocier avec leurs deux roues à bras, j’ai repris ma route seul.

Rien de particulier sur le parcours accidenté, mais ma forme étant, tout c’est déroulé sans encombre. Les passages délicats se sont enchaînés les uns après les autres avec même une certaine facilité, là où d’autres hésitent, je repère très vite là où il faut passer pour garder son rythme d’un pas sûr et sécurisé. C’est pourtant dans les descentes que le corps souffre le plus, aussi, j’ai pu constater également que je n’ai plus de séquelles au talon gauche, cool ! J’ai donc gardé un rythme relativement élevé, par plaisir encore une fois de l’effort.

Que c’est agréable d’avoir dans de telle disposition cardiaque et musculaire, vraiment, j’ai beaucoup de chance, car marcher devient un plaisir et non un chemin de croix. Visiblement le chamois apprécie sa montagne natale, car encore une fois j’ai presque couru tout le long de l’itinéraire. Quand j’y pense, rien que de sentir ce plaisir, de sentir la capacité de récupération de son coeur dans l’effort, j’ai déjà envie de repartir sur les chemins. Au pas de course, je traverse ce magnifique paysage sous les premiers rayons de soleil du matin, dans la descente me conduisant à Tricastela. Quel bonheur ! Essoufflé, trempé mais heureux...

Tricastela en point de mire, me redonne un coup de pêche pour l’arrivée. 4h en "moyenne montagne" pour 20km environ, donné 5h30 dans les topos, cool ! c’est la forme. Nous sommes retrouvés au gîte privé Berce do Camino et après avoir pris une douche, nous sommes allés grignoter un tapas local bien bourratif, en compagnie de quelques connaissances (Allemand, Belge et Français)

A demain.

 ecrivain-1.gifLorsque le jour se lève c’est un autre jour qui commence, et à chaque

                     jour succède un autre jour plus clair, à chaque éblouissement un nouvel

                     éblouissement

64ème ETAPE : Tricastela à Sarria - 22 km

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Départ 7h00 pour Sarria, en passant par San XII (alt: 928m), Fontearcuda, l’église San Roque, Pintin (alt: 629m) Renche, Samos, Aguilada et San Mamede. Après avoir correctement déjeuné, ce qui n’est pas toujours évident dans les gîtes municipaux où les cuisines sont très mal équipées.

Par contre nous avons mal dormi dans ce dortoir, réveillé par une tribu d’Allemand. Là c’est mon coup de gueule. Désolé mes amis Allemands, pourtant j’ai marché en France avec de jeunes Allemands, quelques uns plus âgés adorables, sans compter que j’ai de la famille Allemande. Mais en Espagne, on les entend et on les supporte de jour comme de nuit. Ceux dont je vous parle ont l’âge de la retraite, voir moins. Ils apostrophes les personnes lorsqu’ils n’ont pas ce qu’ils veulent, ils doublent dans les files d’attentes, changent vos affaires de place qui vous a été affecté, pour être ensemble, allument les lumières des dortoirs au moindre besoin de leur part, râlent contre les hôteliers lorsqu’ils attendent trop longtemps les plats, avec eux ils vaut mieux aller aux toilettes plus tard, sinon votre chaise aura disparu, ils vous bousculent pour passer les premiers partout, au restaurant ou dans une épicerie etc.

J’en ai des centaines d’histoires comme celles-ci, toutes vécues, sans compter la délation lorsque vous avez ce qu’ils n’ont pas eu...En Espagne, l’Andalousie devenant trop petite, ils sont partout et c’est leur droit, mais ils se croient tellement en terre conquise, chez eux, qu’ils en deviennent sans gène, grossier, vulgaire, irrespectueux et menteurs à l’occasion. Les Espagnoles à côté c’est vraiment de la crème. Avec eux, vous vous attendez à des tensions, à des disputes et des réflexions, pensant que vous ne les comprendriez pas. Hélas, il y a toujours un pèlerin qui comprend !

Voilà mon coup de gueule ! mais j’attends d’obtenir la version protégée de mon site pour continuer en privé. Afin de vous faire part de ce que m’a apporté le chemin, vous exprimer mon expérience des relations humaines aux cultures différentes, puis de certaines rencontres très surprenantes avec des Padrés. Comme dit ma cousine charollaise, sans langue de bois....

Aujourd’hui un paysage surprenant, un mélange de bocage normand, vallonné avec quelques forêts. On ne peut que remarquer, encore une fois que l’UNESCO est passé par là ! les villages sont refaits à neuf, incroyable ! Incroyable ! il faut le voir pour constater tous les investissements que "nous" effectuons sur ce chemin pour qu’il soit princier.  Cela sent trop l’argent...

Finalement nous arrivons à destination au gîte privé Dos Oito Marabedis. NUL ! sale, inconfortable avec des sanitaires pourris. Le dîner, en ville, fut par contre légendaire avec une assiette de charcuterie inoubliable ! hummmmmmmmmmm . A demain

65ème ETAPE : Sarria à Portomarin - 22 km

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Départ 7h00 seul, mon amie prenant le bus pour Portomarin. Aujourd’hui j’ai décidé que cela serait une journée calme de récupération. Aussi, si l’opportunité s’offre à moi, je marcherais avec quelques connaissances rencontrées sur le chemin.

Le ciel est sombre, triste et mon pif détecteur me dit que la pluie sera au rendez-vous. Pourquoi pas et laver mes chaussures qui depuis les Pyrénées, ne  pourraient pas faire un défilé de mode. Le paysage est cette fois-ci beaucoup plus sauvage car les villages traversés sont vraiment miséreux, sales où vivent des Espagnols agriculteurs qui sûrement dorment encore à côté de l’étable. Un choc entre certain villages et d’autres qui sont artificiellement resplendissants. Néanmoins, on peut quand même constater que l’Unesco commence à mettre son empreinte. Hé oui le business frappe partout, cela dit l’Espagne en a besoin car ça situation est dramatique.

Au cours de mon périple en Espagne, j’ai même traversé des villages fantômes, vides et morts... des villages entiers avec des complexes sportifs neufs, des jardins splendides en état, des luminaires superbes entretenus. Seuls y vivent quelques rares Espagnols qui ont pu profiter de l’aubaine financière des constructions pas chères, payées par le FMI... C’est triste, c’est à la limite SCANDALEUX qu’il ait eu autant d’argent investi principalement dans l’immobilier, sans aucun contrôle majeur, c’est lamentable... et on a tous payé cela !

Je chemine donc et traverse les villages de Barbedelo, Rente, Peruscallo, A Brea, Ferreiro, A Pena, Mercadoiro, A Parrocia, Vilaché et San Pedro. Je marche un instant avec un jeune couple Italien avec lequel j’ai passé un agréable moment de rire et de vie, puis un Anglais avec un Canadien auprès desquels nous avons plutôt abordé des sujets très intellectuels comme, la politique (Beuuuuuuuurk) et l’économie. Un jeune Allemand adorable partie pour un tour du "monde"; une année sabbatique pour découvrir la vraie vie. Enfin et jusqu’à ma destination une Espagnole parlant Français où nous avons échangés beaucoup d’évènements de la vie, sur nos vies. Nous avons passé ensemble un vrai moment avec simplicité, respect et attention.

Un légère brume c’est abattue sur nous, juste pour nous rappeler que le chemin se gagne... J’arrive à Portomarin où mon amie déjà arrivée m’attendait. Un village typique, complètement reconstitué pour les besoins des "marcheurs". Ils ont même déplacé l’église fortifiée et créé une vraie place centrale pour l’occasion, incroyable ! Mais notre gîte nous a accueillis avec chaleur et gentillesse où déjà plusieurs pèlerins y étaient descendus. Après un dîner entre pèlerins, sans avoir oublié les éternels massages, nous avons rejoins notre Albergue.

66ème ETAPE : Portomarin à Palas de Rei - 22 km

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Départ seul à 7h00 où nous avons respectivement pris nos chemins, mon amie par le bus, moi par les sentiers. Un sentier type montagne à vache comme on dit, petit alpage sans difficulté majeure, par un temps frais et un soleil encore endormi, comme tous les matins. A chaque fois que je marche seul il me manque quelque chose... de marcher à deux... Je traverse de petits villages qui sont encore dans les bras de Morphée, où les chiens, ces gardiens de troupeaux sonnent l’alerte.

J’ai rattrapé un trio de marcheurs Français, rencontré la veille au gîte que je surnommerais avec dérision, "ES docteur diététique, ES médecin généraliste et ES Mister Paul-Emile Victor" très imbu de leur personne, qui nous avaient donné des leçons de vie sur le chemin. J’avais juste répondu "en général ceux qui parlent beaucoup, en savent moins que ceux qui ne disent rien". En les doublant, je peux comprendre que je n’ai pas eu un "Bon chemin". Ma route défilait sur cet itinéraire classé "orange", d’une difficulté moyenne comme pour une piste de ski. D’ailleurs, j’ai constaté que les classifications sont en générales très prudentes, s’adressant à des marcheurs sans expériences.

Je croise quelques "vieilles" connaissances au passage. Français, Anglais, un duo d’Africaines du Sud, des Coréens, des Brésiliens, des espagnols en nombre. On s’exprime en anglais, avec les mains ou en dessinant nos idées sur le sol avec notre bâton. Mais il est toujours aussi agréable et chaleureux de retrouver un pèlerin au long court. Cela fait chaud au coeur, il n’y a pas besoin de parler beaucoup pour se comprendre et lire dans nos pensées. C’est une complicité merveilleuse et toujours rayonnante, comme si nous nous étions séparés seulement hier. J’ai profité que mon amie prenne le bus pour lui laisser quelques affaires, afin de reposer mon dos. Bref, une journée de routine, qui plus est j’ai mangé comme quinze, ce qui permettra d’effectuer mon étape sans avoir besoin d’énergie nutritive supplémentaire.

Quand j’y pense, il nous reste plus que 80 km ! c’est fou ! Les jours finalement passent trop vite. Que va t-il se passer à l’arrivée, que va t-il se passer après le chemin ? L’émotion commence à m’envahir petit à petit, un sentiment merveilleux s’installe en moi, déjà tant de km parcouru et bientôt la fin ! Mais une fin comme un nouveau départ ! à suivre... c’est en compagnie d’un Equatorien très sympa que j’ai cheminé vers ma destination, au gîte privée Bar - restaurant Buen Camino, lequel avec un ami Espagnol, nous a rejoint en fin de soirée pour dîner ensemble.

A demain.

67ème ETAPE : Palas de Rei à Arzua - 26 km

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Départ 7h00 Pour Azura. 12 km avec mon amie qui prendra le bus à Mélide, puis, je continuerais seul jusqu’à l’étape du jour. Nous voilà donc partis à l’aurore, pour une journée qui sera magnifique. Qu’il est agréable, apaisant que de marcher le matin, lorsqu’il fait encore frais, que la rosée humidifie nos chaussures, que les premiers rayons de soleil percent au loin pour venir éclairer nos visages heureux d’être là, heureux de savourer l’instant, heureux de vivre hors monde pour notre monde, heureux de cette prise de recul pour la vie, heureux... d’être calme, serein et souriant... heureux. Aujourd’hui heureux de marcher avec mon amie.

Nous parlons de notre présence ainsi que celle de Saint-Jacques, si forte ici sur ce chemin. Aussi, il est important d’entendre ses messages intérieurs. Des messages toujours aussi doux et feutrés lorsqu’on marche sur le chemin où chaque pas a un sens, chaque gestes à une explication, chaque souffle est une question et chaque respiration est une réponse. C’est à travers tous ces signes que l’on vit, que l’on grandit, que l’on devient soi, que l’on se construit pour demain.

Nous croisons quelques pèlerins sympas, rencontrés hier ou avant-hier, qui marchent aussi sur Azura. Des paysages magnifiques et sauvages que nous apprécions, car ce n’est pas toujours le cas.  Arrivés à Melide, nous avons la chance de "tomber" au début de la messe. C’est une chance, car en dehors des courtes bénédictions obtenues au hasard d’un village, il est très difficile d’avoir une messe le dimanche dans nos organisations quotidiennes. Dans l’attente du bus pour mon amie, nous avons grignoté rapidement en compagnie d’un Québéquois et d’un Français, puis j’ai repris ma route seul. Seul dans mes pensées, seul dans mon cœur où je peux réfléchir sur le chemin parcouru et sur celui qui me reste à faire... c’est juste une parabole... à chacun son chemin ! j’ai déjà appris tant de choses... tant de choses.

A Azura, nous sommes allés au gîte privé da Fonte, simple et sombre, organisé en petits dortoirs et situé en plein coeur du village. Après la célèbre sieste des pèlerins, nous avons visité les alentours, acheté quelques provisions pour le lendemain, puis dîner avec la fameuse famille des pèlerins au long-court.

 ecrivain-1.gifLe véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de

                     nouveaux paysages, mais avoir de nouveaux yeux

68ème ETAPE : Arzua à O Pedrouzo - 19 km

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Départ 7h00 après un petit déjeuner de taille pour effectuer cette avant dernière étape pour Saint-Jacques de Compostelle. Nous passerons par Cortobe, As Calzadas, A Calle, Salceda, Santa Irene et Pedrouzo. Une étape relativement facile qui devrait être ensoleillée et abritée par de la forêt. Toujours aussi beau cette fin de chemin, un peu perdu dans la campagne Espagnole. De toute façon dès qu’on s’éloigne de la route principale tout prend une dimension plus agréable, lorsqu’il n’y pas de bruit de voiture, mais uniquement ceux de nos pas et de nos respirations.

Nous avons croisé uns des "Jésus" parmi tant d’autres, renommé paraît-il sur le chemin. En effet, les pèlerins appellent "les Jésus", ceux qui vivent sur et du chemin. Celui-ci, avec son chien, à moitié pied-nus va en direction de Saint-Jacques, pour surement revenir sur ses pas ensuite et ainsi de suite.... vivant de mendicité, de générosité etc... des marginaux ? des clochards ? des ex-hippies ? des chapardeurs à l’occasion ? bref ! certain seuls, d’autres en couple mais généralement adorables. C’est aussi leurs chemins, dit-on ! mais l’une des réponses fut "clôchard , nous sommes mieux traités ici, qu’en ville!"

ATTENTION ! en Espagne les volent existent. En effet, comme vous pouvez l’imaginer, l’argent attire les convoitises. Nous avons assisté et constaté personnellement des voles, principalement dans le Gîtes municipaux qui sont moins gardés. On ne peut pas s’en arrêt transporter nos affaires partout, néanmoins emportez avec vous vos papiers d’identités dans un sac plastique etc.

Tout le long du chemin, l’émotion ne nous quitte pas, bien présente au plus profond de notre coeur à l’approche de Saint-Jacques. Une étrange sensation de bien-être, de bonheur, de soulagement, de satisfaction, de plénitude, de joie d’avoir réussi mais également de tristesse, de regret ou de déception par moment. Désolé, mais il m’est impossible d’écrire publiquement toutes nos impressions, quant à cette la prise de conscience de l’impact du chemin sur soi.

Nous avons apprécié cette étape, pour faire un point ensemble sur ce que vous avions vécu, ce que le chemin nous a apporté, ce que nous avons appris, retenu ou non, de constructif ou non, ce qu’il serait à refaire ou non, ce que nous aimerions faire et entreprendre demain où nous pourrions nous engager. En résumé, continuer à donner un sens à nos vies.

Il fait très beau aujourd’hui, alerte dans nos pas, un peu à la file indienne entouré de pèlerins, mais heureux. Les villages sont pittoresques, discrets où l’on ne réalise pas encore que nous sommes à environ 25 km de Saint-Jacques. Puis nous sommes arrivés à O Pedrouzo au gîte Porta de Santiago, superbe, accueillant et très moderne, avec une organisation parfaite malgré le nombre de lits répartis sur plusieurs dortoirs. De la musique classique, des plantes vertes partout, tout un cadre très agréable pour passer un moment reposant avant la dernière étape demain. OUI ! demain est le grand jour tant attendu. Arès un dîner avec la famille des pèlerins où nous avons évoqué nos chemins respectifs, nous avons rejoins nos lits superposés.

Cette nuit là, ne fut pas comme les autres... agitée où il a été dur de trouver le sommeil malgré les ronfleurs.... vivement demain !

69ème ETAPE : O Pedrouzo à Saint-Jacques de Compostelle - 20 km

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Départ 5h00 seul, pour arriver à la messe de 10h00 à la Cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle et non celle de 12h00, surpeuplée. Mon amie sera déjà sur place.

Après un déjeuner pantagruélique, me voici donc en marche pour cette ultime, magique et historique étape. Il fait une nuit noire, un silence total lorsque je regagne le chemin où il fait relativement froid ce matin avec une légère brume environnante. Au dessus de moi, la voie lactée parsemée d’étoiles magnifiques et apaisantes, comme si ces dernières voulaient m’accompagner vers ma destinée. D’ailleurs, il faut savoir que la voie lacté est orientée EST - OUEST, et comme par hasard le chemin suit celle-ci...

Quelques rares pèlerins à cette heure ci que je distingue à peine sous la clarté de la nuit. Par contre lorsque je suis arrivé dans la première forêt, j’ai cru un instant devoir utiliser ma lampe frontale que j’ai trimbalée tout le temps pour rien. Finalement les yeux s’habituent, pour prendre une foulée plus prudente dans ces sous-bois parsemés de cailloux par période. 

Qu’il est agréable de marcher ainsi, seul dans le noir en pleine forêt où je découvrirai plus tard que ce n’est que des eucalyptus gigantesques et magnifiques aux milles parfums enivrants. Il en sera ainsi jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle. Un moment de calme avant que l’émotion m’envahisse complètement, pour passer par O Pino, Amenal, Sampayo, Villamajor, l’Eglise de San Marcos (alt : 370m) et enfin Santiago de Compostella.

Pour l’instant tout va bien, d’un rythme calme perdu dans mes pensées qui déroulent le film de tout ce que j’ai vécu sur le chemin. Heureux moment de vie où j’ai pu apprécier l’instant présent et mettre à profit ce moment privilégié que de me retrouver face à moi-même puis à deux. Je savoure chaque pas, et chaque paysage qui me rapproche vers mon but. Aujourd’hui je ne cours pas, NON, je fais durer l’instant, ce présent qui m’a tant donné, tout c’est passé si vite, signe des biens-faits du chemin  (comme je vous l’ai dis, j’écrirai ce que le chemin m’a apporté ainsi que mes rencontres magiques)

Je recroise mon trio féminin avec leurs traineaux à bras, pour rester un instant avec elles et reprendre ma route seul. Je marche un moment avec une Québéquoise puis afin rattrape deux Africaines du Sud avec qui je fais un bout de chemin. Nous nous arrêtons un court instant à Villamajor pour prendre un café mais j’ai déjà hâte de repartir... seul ! seul ! Toujours autant de monde, pour rattraper beaucoup de "vieilles" connaissances, Italiens, Espagnoles, Brésiliens, Français, canadiens... la liste est longue.

Je suis dans mes pensées... l’émotion me gagne petit à petit, heureux et fébrile, patient et impatient, retrouvé et perdu, grandi mais si petit ici,  apaisé et inquiet, souriant et triste, léger et fatigué... mille émotion me gagne au fur et à mesure du "chemin" passé, présent et futur qui défile devant moi.......

(lire à suite ci-après)

 

69ème ETAPE : suite vers Saint-Jacques

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Sous la porte voutée des pelèrins donnant sur la place de la cathédrale, nous accueille cet air musical gravé à jamais.....

           violoniste.gif   (A écouter pour la lecture finale)

...... seul, je reprends ma route ayant envie de profiter de ces derniers instants comme l’accomplissement de quelque chose d’immense, beau, harmonieux et unique. Une impression d’avoir réussi une belle aventure, comblée de moments forts, enrichie par des rencontres magiques et constructive pour la vie.

Hier j’étais au Puy-en-Velay, aujourd’hui je serais à Saint-Jacques de Compostelle ! et depuis Burgos à deux, incroyable ! ce qui nous paraissait impensable, fou, démesuré devient réel maintenant. Sans compter l’approche spirituelle qu’apporte le chemin, contribuant à consolider ce que nous sommes et ce que nous vivons.

Comme je vous disais en introduction, le chemin c’est un tout.

      - Pour son Histoire et sa vie actuelle,

      - Pour renforcer sa spiritualité

      - Pour s’enrichir aux travers des autres

      - Pour relever un défit personnel et sportif

      => Le tout pour donner un sens à sa vie...

Personnellement le facteur majeur déclencheur et porteur dans mes réflexions sur ces thèmes présentés ci-dessus, a été l’effort physique. Après les 150 premiers kilomètres, je me suis rendu compte que j’avais des facilités physiques et que je n’avais pas pris le temps de réfléchir à ma présence, mon but dans cette aventure. C’est pourquoi, j’ai utilisé mes capacités physiques, en aidant les autres, puis en repoussant toujours plus loin mes limites par l’effort, parfois dans l’extrême de mes capacités pour provoquer en moi les réflexions d’analyses nécessaires à mon enrichissement personnel. Pour mon amie, la nouveauté, les hauts et les bas dans l’épreuve furent tous aussi constructifs,  mais à chacun de trouver sa motivation à la réflexion...

Plus la distance diminuait et plus je sentais la fatigue psychologique et physique m’envahir. Ma tête semblait m’abandonner et mon corps voulait arrêter,  hier je courrais comme un lièvre mais aujourd'hui j'ai l'impression d'être une tortue, cepandant, la providence encore une fois à mis sur ma route un pèlerin de Montfort-L’amaury, formidable ! Aussi, nous avons cheminé ensemble pour se confier l’un à l’autre comme jamais je ne l’avais fait avec personne. Beaucoup de points communs, soit une heure de conversation profonde et sincère, accompagnée de rire.

Ensemble, nous avons croisé les premiers panneaux annonçant Saint-Jacques, pour le premier pincement au coeur, vu Saint-Jacques à porté de main, rencontré la dernière stèle, ici en photo, pour un deuxième pincement au coeur, entré dans Saint-Jacques, traversé les ruelles bondées de pèlerins, le coeur battant à la chamade, passé sous la porte fortifiée donnant sur la place principale où c’est dressé  DEVANT NOUS LA CATHEDRALE !

CA Y EST ! on tombe dans les bras l’un de l’autre, les larmes nous gagnent incontrôlables, une prière sur la place, plus de mots, que des regards humides, un silence complice, maintenant épuisé psychologiquement et physiquement pour de bon. C’EST FINI ! Mon amie me rejoint, c’est l’effondrement à nouveau, je n’ai plus d’énergie, mon corps se vide, assommé par l’émotion.  C’EST FAIT ! Il en est de même pour mon amie présente qui est à l’origine de ce projet. C’est grâce à elle que je suis là. Par son soutien lors de la préparation, par sa présence à distance et sur le chemin, par son enthousiasme et optimisme constant, nous avons réalisé un merveilleux pèlerinage.

Une messe internationale et émouvante à la cathédrale suivra. Nous avons craqué une journée entière, usé mais heureux d’avoir accompli ce chemin, pour ce bonheur immense de plénitude, de vie, redécouvert seul et à deux

                                                                 SAINT-JACQUES,

                     NOUS TE REMERCIONS DE TON SOUTIEN, DE TON ACCUEIL ET DE CES  DECOUVERTES

                                           (ce soir, grande fête avec la famille des pèlerins)


                         Saint-Jacques de Compostelle - Santiago de Compostella

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                 violoniste.gif  (musique finale en direction de la mer)

70ème ETAPE : Saint-Jacques de Compostelle à Fisterra - BUS

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Nous avons prévu 4 jours pour redescendre sur terre dont deux à Saint-Jacques de Compostelle, profiter de cette ville magnifique, décompresser de ce que nous avions vécu et apprécier la présence des nombreuses personnes rencontrées tout le long du chemin. Des moments inoubliables entre pèlerins au long-court, chargés d’émotions qui vous envahissent le coeur, l’esprit et le corps.

Pas facile en même temps, car vous avez tellement sollicité votre personne sur tous les plans, que vous aurez l’impression d’être usé. C’est normal, votre objectif atteint, votre conditionnement psychologique et physique se relâche, aussi, vous serez submergé par un bonheur immense, entrecoupé de coup de bleus déroutant. Alors, si vous êtes triste, perdu comme je l’ai et nous l’avons été, alors vivez et appréciez cet instant, cette chance inoubliable qui restera magique, envoutant et éternel ! Sourire !

Sachez que l’on ne sort pas idem de deux mois et demi de marche en dehors de la vie, pour la vie, aussi, attendez vous à des impacts très forts. Il est donc très important de réfléchir sur l’après chemin avec autant de précision que la préparation elle-même, puis de marcher seul ou à deux.

Mais c’est une magnifique expérience inoubliable et belle. Aussi, pour la vivre pleinement, je vous suggère de marcher, si vous en avez la possibilité, minimum trois semaines et plus. Dans le cas contraire, vous aurez fait une belle randonnée mais passerez à côté de l’esprit du chemin qui ne peut être acquis qu’après beaucoup de kilomètre. Un conseil, pour vivre l’après chemin, imaginez ou fixez-vous déjà un autre objectif, vous serez moins perdu et vous capitaliserez sur ce que pour aurez vécu sur le chemin. Nous prévoyons déjà un autre objectif...

Nous avons pu nous reposer un peu pour reprendre le bus, faute de temps, en direction de Fisterra appelé la "petite Bretagne" au bord de la mer sur la côte ouest. Ici, les pèlerins se comptent sur les doigts des deux mains car pour beaucoup, le chemin ou le pèlerinage, s’arrête à Saint-Jacques de Compostelle.

A ma grande surprise et une immense joie, j’y ai retrouvé un ami Flamand avec qui j’ai traversé les Pyrénées, soit dans la même galère quant aux conditions climatiques désastreuses. Génial, un ami depuis inoubliable... Nous avons passé tous les trois un moment formidable, sans compter une bonne bouffe pour arroser nos retrouvailles.

 

70ème ETAPE : Saint-Jacques de Compostelle à Fisterra - SUITE

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Fatiguée mon amie est restée au gîte. Aussi, avec mon complice Flamand, avec lequel j’’ai souvent marché, nous sommes partis en direction de la pointe du Fisterra, là, où la borne finale indique le kilomètre zéro. La FIN de la FIN ! rire !

Nous voilà donc en marche pour "l’ascension finale" sans sac à dos... dans la soirée pour apprécier le couché de soleil sur la mer. La journée tombera alors à l’horizon, pour une nouvelle nuit, un chemin s’effacera pour en découvrir un autre. Car un chemin parcouru, ne s’arrête jamais, il est un éternel recommencement....

Arrivé au phare perché sur la pointe du finistère Espagnol,  un panoramique magnifique, calme, apaisant nous accueille avec en fond de tableau le soleil qui disparaît petit à petit. Par contre il y a un vent froid et puissant qui nous glace les os. Nous en profitons néanmoins pour partager nos émotions sur les bienfaits du chemin. Un autre instant de vie magique, irremplaçable qui cèlera notre amitié à jamais.

Nous avons pris les photos qui s’imposaient... pour l’histoire, rire ! puis sommes redescendus au village endormi. J’ai la tête dans les nuages, cette fois-ci, c’est bien al FIN ! la vraie ! il en faut bien une, mais ce dernier paysage féérique restera gravé et couronnera notre aventure sur Saint-Jacques, en attendant d’ouvrir et d’écrire une autre page de vie... à suivre.

Le lendemain, mon amie et moi-même, avons profité de cette journée de détente, de calme, au soleil en bord de mer. Il fait bon et chaud avec un petit vent frais très agréable. Ainsi, nous commencé à décompresser, savourer le temps qui passe, parler de différents sujets vécus et à venir, puis nous avons repris le bus pour Saint-Jacques de Compostelle, pour notre dernière journée et nuit avant de prendre l’avion.

Nous sommes sereins et heureux. Ces quatre jours pour redescendre sur terre furent très bénéfiques. C’est un moment magique du chemin dans la vie du pèlerin. En nous celui-ci est gravé, en nous il nous fera vivre et revivre devant les épreuves de demain. Le chemin nous a accueillis, Saint-Jacques a veillé sur nous et à travers lui, nous avons grandi dans les épreuves belles et dures. Nous avons réappris à nous connaître, seul et à deux. Nous avons redécouvert ce qu’est la vraie vie, la simplicité, l’ouverture, l’humilité et la valeur humaine. Enfin, nous en sommes sortis avec un regard différent car nous avons appris à marcher, à écouter notre coeur, laisser notre âme devenir légère et ouvrir notre esprit.

Saint-jacques ! mon amie Pascale se joint à moi pour te remercier, de toute cette richesse découverte à travers ces centaines de kilomètres, dans ces centaines de chapelles, églises, cathédrales si accueillantes à la méditation et pour toutes ces merveilleuses rencontres humaines. Maintenant, nous pouvons rentrer pour continuer notre chemin de la vie vers l’éternel en attendant un nouvel appel...

                                                bon chemin ! buen camino !

                                                             Ultreia

                        merci SAINT-JACQUES pour ce chemin de vie

à bientôt ..pour de nouvelles aventures !

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ecrivain-1.gif Celui qui va jusqu’au bout de son coeur connait sa nature d’homme,

                      connaître sa nature d’homme c’est alors connaître le ciel...

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Commentaires (4)

Françoise
  • 1. Françoise | 16/10/2014
Félicitation ! Et merci pour toutes vos infos sur lesquelles je m'appuie pour préparer mon chemin départ en août 2015 sans limite de temps.
Je compte faire 10 à 15 km/jour avec un sac de 6 kg pas plus pour "respirer" un maximum le chemin et m'en imprégner... Pour les réservations de gîtes en France, Espagne et Portugal avec quel livre avez-vous préparé ? Merci pour tout ce travail de préparation, amicalement,
Françoise (66 ans)
Marc de Villoutreys
  • Marc de Villoutreys | 19/10/2014
hello, super ! si cela vous a aidé,,,j'ai utilisé 2 bouquins : 1 MIAM MIAM DODO pour le chemin français 1 MIAM MIAM DODO pour le chemin Espagnol ils sont simples, topo, informations , bqe, gîte, hotel, resto,, tout y est,, super ! en France vous pouvez réserver à l'avance en Espagne cela commence, certain accepte la réservation , d'autre pas,,, Il existe en France une association, dont l'ai oublié le nom, qui peut faire suivre votre sac à dos, d'un lieu à un autre (si un jour ou régulièrement vous n'êtes fatigué) bonne préparation Marc
Marc de Villoutreys
  • 2. Marc de Villoutreys | 30/05/2012
Bonjour, je ne saurais pas vous confirmer avec précision. Cependant vous avez la cie des cars pour toutes ces infos qui se situe juste à l'entrée de la vieille ville lorsque vous arrivez par le chemin, et sachant que pratiquement tous les gîtes pèlerins possèdent les horaires. A votre disposition. Bon chemin à vous. Marc
roguidine
Bonjour,
Pourriez vous me renseigner sur l'heure du bus qui part de Santiago et va à Fisterra ?
Nous arrivons à Compostelle le 18 juin , il y a t'il un bus qui revient à Compostelle le soir même ?
Très beau blog, merci, et merci pour votre réponse

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